Une grossesse molaire ?

Publié le par Sophie

C’est étrange la maladie. Ça vous prend au hasard du chemin. Lors d’un détour, on est heureux puis « hop » on ne l’est plus. C’est là le résumé de la vie. Une infinité de moments que l’on croit choisir mais ne sont en fait que le résultat d’un destin. On ne choisit pas mais on doit vivre avec.

La mienne est venue dans l’amour, c’est ce qui la rend étrange à mes yeux .Comment l’amour peut-il rendre malade ? Nous désirions un enfant et la maladie s’est insinuée dans mon corps. Quelle étrangeté ! Je suis un cas rare puisque j’ai développé un : « choriocarcinome » .Ma grossesse s’est transformée en cancer. J’ai été soignée par chimiothérapie.

Mais avant tout qu'est-ce qu'une grossesse molaire ?

La grossesse molaire ou môle hydatiforme est une maladie qui appartient au cadre des maladies du placenta lors du premier trimestre de la grossesse. Il s’agit d’une dégénérescence, sous formes de petits kystes, du tissu du placenta. La fréquence de cette maladie est estimée aux USA à 1/2000 grossesses. Il semblerait que ce taux soit plus élevé chez les asiatiques et que des facteurs nutritionnels soient mis en cause. L’âge maternel est le facteur de risque principal avec un risque relatif égal à 2,6 après 40 ans, 25 après 45 ans et 80 après 50 ans.

La môle peut-être complète, c’est-à-dire que l’ensemble du contenu de l’utérus est constitué du tissu pathologique .On croit être enceinte mais on ne l'est pas. Seule la môle habite votre utérus. La môle peut également être partielle, c’est-à-dire que le tissu anormal développé à partir du placenta s’accompagne d'un foetus. Les anomalies du fœtus sont alors le plus souvent majeures (anomalies chromosomiques et anomalies morphologiques).

Et comment la diagnostiquer ?

Les saignements, les douleurs,  l’augmentation de la taille de l’utérus  sont des signes habituels. L’échographie pelvienne associée au dosage des beta HCG plasmatiques ( hormones de grossesse) sont les deux examens principaux qui aident à poser le diagnostic.

L’aspect typique à l’échographie est la présence d’échos caractéristiques en flocon de neige. A l'échographie mon utérus semblait être plein de petites bulles. Les beta HCG montrent un taux habituellement supérieur à 400 000 unités.

Quel traitement s'impose ?

Le traitement est réalisé par l’aspiration de la môle. La surveillance après l’évacuation est importante ; elle est basée essentiellement sur la surveillance du dosage des beta HCG plasmatiques qui doit décroître de façon régulière et exponentielle.

Toute décroissance insuffisante, tout plateau, toute ré-ascension du taux des beta HCG permet de définir l’existence d’une prolifération persistante des cellules du placenta. La persistance de ces cellules est retrouvée dans près de 10 % des cas. Un bilan complet en milieu très spécialisé est alors nécessaire et un traitement à base de chimiothérapie est alors proposé.

 

J'ai suivi la totalité du traitement. Il a été très fatigant pour moi, car j'ai excessivement réagi aux produits de la chimio ( chute de chevaux, aplasie, aphtose ) . Mais efficace aussi car la tumeur de 4 cm a disparu assez rapidement. Il a fallu attendre un an avant d'avoir l'autorisation de retenter une nouvelle grossesse. Un an après je suis tombée enceinte mais j'ai fait une fausse couche aux environs du troisième mois. J'étais triste, fatiguée mais l'envie de vie était intacte.

Six mois ont passé nouvelle grossesse...et Ella est née le 15 Avril 2008.

Elle était là...Montages1

Publié dans Grossesse molaire

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